VISITE GUIDEE INEDITE : CRIMES ET CHATIMENTS à REIMS, lundi 18 novembre 2024.

Lundi 18 novembre, nous étions une vingtaine à affronter des averses éparses pour découvrir un nouveau circuit atypique et inédit « Crimes et Châtiments à Reims » qui permet de parcourir l’histoire criminelle et l’évolution de la loi à travers les siècles depuis le parvis de la cathédrale jusqu’à la place d’Erlon.

Le circuit commence par une station derrière le Palais de justice pour une introduction sur les notions de loi, droit et justice et leur évolution. Devant le Portail gauche de la cathédrale, première surprise, puisque le personnage au crâne sectionné, à gauche de l’Ange au sourire, serait Saint Albert de Louvain (et non Saint Nicaise), prince-évêque de Liège, assassiné alors qu’il se rendait à l’abbaye de Saint-Rémi par les sbires de son ennemi l’empereur allemand Henri VI, le 24 novembre 1192. Puis notre guide nous amène devant la statue de Salomon pour nous rappeler le célèbre jugement. Elle évoque ensuite avec beaucoup d’humour la pratique médiévale de l’ordalie ou jugement de Dieu à l’origine d’expressions populaires comme « baisser les bras » « mettre sa main au feu » …

Devant le Palais du Tau, nous apprenons que l’hérésie cathare a touché la Champagne. Le 13 mai 1239, 180 hérétiques furent brûlés au Mont-Aimé. Une femme cathare le fut à Reims. Nous nous rendons après devant la Bibliothèque Carnegie, prétexte pour évoquer la fondation de l’Université de Reims par le Cardinal de Lorraine au XVIème siècle et ses luttes avec des luthériens nombreux parmi les professeurs et les imprimeurs. Puis, au chevet de la cathédrale, la guide nous montre une trace visible de la justice de Louis XI qui réprime une révolte fiscale des bourgeois rémois, la « micmac » en 1461.La base du clocher de l’ange est supportée par les bourgeois en question. Il y eut 9 exécutions.

Nous nous dirigeons alors vers le centre-ville. Place Royale, la statue de Louis XV permet d’évoquer le crime de lèse-majesté avec l’exécution de Robert François Damiens le 28 mars 1757, qui avait tenté d’assassiner Louis XV. Notre guide donne un autre exemple avec l’exécution en 1765 du chevalier de la Barre, illustration de l’intolérance religieuse dénoncée par Voltaire. Place du Forum nous est retracé l’histoire des codes de loi antiques : code d’Hammourabi, loi romaine. La Place d’Erlon marque le terme de notre périple avec l’affaire de la Grande Jeannette. Jugée coupable avec ses complices du massacre de tous les membres de la famille Destouches au moulin de Cuissat, en août 1785 à Prouilly, Jeanne Delozane est la dernière personne soumise à la torture en France et la dernière femme pendue en public, à l’emplacement de la fontaine Subé.

Un grand merci à Christine MARCHAL, guide-conférencière, qui avec érudition, humour, à grands renforts d’anecdotes, a su nous captiver au point où, malgré des conditions météo défavorables, nous n’avons pas vu le temps passer.

M. B.